Entretien avec Christine Laurette KAMGANG KAMFEU, Consultante archiviste à Douala, Cameroun

Bonjour Christine, qui êtes-vous donc ?

Bonjour, je suis Christine Laurette KAMGANG KAMFEU. J’exerce la profession de « Délégué à la protection des données abrégé DPD, ou DPO pour Data Protection Officer », autrement dit, d’archiviste ! 

Quel parcours avez-vous suivi pour le devenir ?

Je suis ingénieur informaticienne. J’ai obtenu en 2011 une licence en architecture des réseaux informatiques à l’Université de Ngaoundéré.
Par la suite, j’ai suivi une formation dans le domaine des archives et depuis lors, je ne cesse de me spécialiser à travers des MOOC et des cours en ligne.

Vous en avez suivi ?

Oui, il faut se former ! J’en ai par exemple suivi un organisé par France Université Numérique et l’École nationale supérieure des mines de Paris à l’issue duquel j’ai obtenu un Certificat de réussite sur les problèmes énergétiques globaux; pour acquérir une base de réflexion sur l’ensemble des problèmes énergétiques.
J’ai aussi un certificat de gestion des documents numériques du Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris. Il m’a donné des compétences dans la maîtrise des risques, la gouvernance et le leadership.
L’important, il me semble, et de ne jamais arrêter de se former, d’apprendre, de se documenter !
En ce moment,  je suis en train de terminer  un master en gestion documentaire et sciences de l’information de  l’Université SENGHOR.

Impressionnant ! Comment a commencé votre parcours professionnel ?

Après mon diplôme d’ingénieur informaticienne, je suis partie à Yaoundé où j’ai commencé comme archiviste informaticienne. Je m’occupais essentiellement de maintenance technique. Puis je me suis installée à Douala où j’ai commencé à vraiment travailler dans l’archivage et la GED. Petit à petit j’ai étoffé mon expérience. J’ai même pendant quelque temps exercé comme consultante archiviste.
Pendant 8 ans j’ai mené avec passion et efficacité plusieurs projets de gestion documentaire.
J’aime mon métier !

Je suis actuellement responsable du projet de réorganisation des archives nationales du groupe SABC.  Je m’occupe, entre autres, de la réorganisation physique des archives, des opérations de dématérialisation, de l’indexation des documents numérisés, tout en manageant une équipe de 25 personnes. 

Beau parcours avec des journées bien remplies !

Ah oui, et ce n’est que la partie professionnelle.
Je suis maman de 3 enfants qui ont entre 5 et 10 ans ! 

Cela doit bien vous occuper ! Il vous reste du temps pour vous ?

Oui, je suis bien organisée ! J’ai aussi de la place pour quelques passions personnelles, comme l’art, la musique, du rap aux musiques urbaines, l’écriture. J’aime écrire des articles. J’aime aussi les tissus africains et la sape, mais c’est une autre histoire, finalement pas si loin de l’archivage. Les tissus aussi, ça s’archive ! (Rires)

De l’archivage de sape et une autre équipe à manager à la maison, et tout ça mené de front et dans la bonne humeur, vous êtes un vrai modèle !
Comment avez-vous croisé la route de GDExpert ?

Tout d’abord via LinkedIn, c’est un réseau utile sur lequel j’ai été assez présente professionnellement il y a quelques années. Là, un peu moins avec tout ce que j’ai à faire, cela dépend des moments.
J’ai répondu à une publication de GDExpert à propos d’un projet de normalisation des archives, de mémoire. Nous avons engagé la conversation. Puis nous nous sommes croisés chez des clients communs. Nous avons, par la suite, échangé sur les bonnes pratiques du métier, trouvé des intérêts communs. Et voilà, aujourd’hui vous m’interviewez sur mon parcours et je serais ravie de donner quelques repères à toutes celles et ceux qui veulent se diriger vers l’archivage et la gestion de documents.

Plus que quelques repères, vous voyez où dans 5 ans, et vous aimeriez délivrer quoi comme message(s) ?

Je voudrais continuer à apprendre, à progresser, à réussir ma vie professionnelle et personnelle. Que mes enfants soient fiers de moi. J’aimerais devenir ma propre boss, mener des projets pour ma propre structure. J’aimerais aussi ouvrir ma vie pro vers l’extérieur, vers l’Europe, vers le Ghana. Faire voyager la culture africaine.

Nous avons en Afrique des cultures très riches, mais parfois nous avons un peu trop tendance à épouser celle des autres au lieu de prendre conscience de la richesse de la nôtre ! Les cultures se complètent. J’aimerais que l’Africaine et l’Africain mettent leurs cultures un peu plus en valeur.

Vous en êtes une formidable ambassadrice ! Merci Christine pour cet entretien passionnant.
Au plaisir de vous croiser sur de nouveaux beaux projets !