La jeunesse et la digitalisation, les leviers de croissance du continent Africain

Aujourd’hui, l’Afrique se place en haut du podium en ce qui concerne la population la plus jeune au monde. En effet, l’âge moyen du continent se situe aux alentours de 20 ans.
Ainsi, ce ne sont pas moins de 10 à 12 millions de jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année en Afrique. D’ailleurs, on estime ce chiffre à 30 millions d’ici 2030.
Toutefois, le continent doit faire face à un déséquilibre important : seuls trois millions d’emplois sont créés chaque année.
Alors, comment combler cet écart immense entre le nombre de futurs travailleurs et le nombre d’emplois disponibles ?

Les jeunes, représentants du potentiel Africain

Aujourd’hui, 800 millions de personnes ont moins de 25 ans en Afrique. Ce continent présente une véritable opportunité de développement socio-économique, notamment grâce à cette part croissante de la jeunesse dans la population. En effet, 60 % des Africains ont moins de 24 ans.

Cependant, selon la Banque africaine de développement (BAD), le chômage sur le continent est deux fois plus élevé chez les jeunes que chez les adultes. Il semble donc évident de miser sur cette jeunesse inactive et à venir dans le but d’accélérer l’essor du continent, particulièrement en ce qui concerne la transformation digitale en cours.

Ainsi, l’enjeu est de créer une synergie entre la demande croissante en termes de digitalisation et les étudiants d’aujourd’hui et de demain. La bonne nouvelle, c’est que le nombre de jeunes âgés de 15 à 29 ans qui poursuivent des études supérieures est grandissant.

Répondre aux besoins actuels représente un défi de taille auquel la solution semble être entre les mains de la jeunesse africaine. C’est pourquoi il est essentiel que les gouvernements investissent en cette dernière afin de remédier au déséquilibre de l’offre et la demande d’emplois – mais aussi et surtout, dans le but de renforcer l’économie de ce continent en pleine transition.

Dans ce paysage, la digitalisation des compétences de ces jeunes arrivants sur le marché du travail se révèle primordiale et permettra donc d’accroître le rôle de l’Afrique dans l’économie digitale mondiale.

Les enjeux de la transformation digitale sont nombreux

Le continent est en pleine évolution sur de nombreux aspects, comme les liaisons commerciales et l’amélioration générale de la gouvernance économique, mais doit néanmoins fournir encore d’importants efforts concernant l’éducation et la scolarisation. Certes, le continent est jeune mais son dynamisme potentiel peut être freiné si les personnes en âge de travailler ne sont pas formées ou en décalage avec les besoins du marché.

Effectivement, la plupart des enfants entrant à l’école aujourd’hui occuperont un emploi qui n’existe pas encore, et qui demanderont très certainement des compétences digitales. La création d’établissements scolaires adaptés est primordiale, ainsi que tous les enjeux gravitant autour de l’accès aux études – qui sont donc des questions brûlantes d’actualité auxquelles il faut répondre avec perspicacité.

« Nous devons favoriser l’industrialisation à forte intensité de main-d’œuvre et l’innovation technologique », affirme Benno Ndulu, gouverneur de la Banque centrale de Tanzanie.

Si certains politiques semblent conscients des enjeux liés au numérique, il est essentiel que les différents gouvernements collaborent afin d’assurer la rapidité et la solidité du projet global de digitalisation de l’Afrique. Également, une forte augmentation des investissements dans l’éducation est à envisager très sérieusement, car c’est l’accès à la connaissance qui fera toute la différence.

Afin d’accélérer la transformation productive, les politiques publiques doivent aussi comprendre et agir face aux obstacles à l’innovation numérique au travers de trois dimensions principales :

  • la fracture territoriale selon la situation géographique :

L’utilisation régulière d’Internet dans les zones rurales est seulement de 27% contre 47% dans les zones urbaines, des chiffres significatifs qui prouvent que l’accès au digital est très limité de manière générale mais aussi que les zones plus reculées sont délaissées.

  • la fracture liée à l’informalité du travail :

Les travailleurs indépendants accédant au web de manière régulière représentent 16% contre 58% des salariés.

  • la fracture selon la taille de l’entreprise

Seulement 50% des petites entreprises ont un accès régulier à internet alors que près de 90% des grandes entreprises y ont accès.

Finalement, digitaliser l’ensemble du continent est un objectif envisageable sur plusieurs décennies. La création de la ZLECAf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine) représente une véritable occasion de stimuler la croissance, de réduire la pauvreté et d’élargir l’inclusion économique dans les pays concernés. Et pourquoi pas, de continuer sur cette lancée en créant une coordination continentale concernant le digital.

Une mine d’or pour la création d’emplois : la digitalisation comme solution

Les enjeux liés à la digitalisation semblent coïncider avec la croissance de population en âge de travailler, autrement dit, l’insertion des jeunes apparaît aujourd’hui comme un élément moteur de transformation des marchés du travail africains.

ll faut donc renforcer l’employabilité des jeunes en orientant les filières de formation vers des offres adaptées et vers les métiers d’avenir. La filière digitale pourrait permettre des changements disruptifs dans beaucoup de secteurs clés.

Dans un récent rapport, la Société Financière Internationale affirme que les compétences digitales pourraient engendrer au moins 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne d’ici 2030. La digitalisation des pays africains donne l’impression de toucher du doigt la solution au problème d’emploi que le continent subit actuellement. De plus, l’usage du digital étant multisectoriel, il constitue une réelle force et ainsi, un levier de croissance considérable pour l’Afrique.

Les services digitaux sont une source très riche pour la création massive d’emplois : ils permettent l’émergence de nouveaux petits métiers mais également de métiers plus qualifiés liés au développement d’infrastructures haut-débit, centres d’appels, logiciels, applications et de tous les services qui gravitent autour.

Il est essentiel de comprendre que les jeunes – qui sont d’ailleurs porteurs d’une vraie dynamique d’innovation – ont entre leurs mains une partie du futur de l’Afrique. Malgré cela, le continent ne pourra alimenter ses ambitions de conversion économique sans instruire la jeunesse et la former aux métiers d’avenir. Il est absolument crucial de faire le choix d’investir sur cette jeunesse créative pour le développement général de ce continent.

L’Afrique a beaucoup de potentiel et doit chercher à tirer profit de tous les atouts qu’elle tient dans sa manche !

Ainsi, grâce à une demande digitale forte des jeunes, le secteur numérique pourrait permettre de faire baisser la courbe du chômage, à condition que de gros efforts soient fournis par les États. Il s’agit là d’adopter des politiques adéquates notamment en termes d’accompagnement, d’engagement et de formation de sa jeunesse.

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