L’Afrique est en train de vivre une révolution digitale sans précédent, offrant des opportunités inédites pour le développement économique, social et culturel du continent. Face à cette situation nouvelle, les pays africains ont compris l’importance de la coopération internationale pour relever les défis et saisir pleinement les avantages offerts par le digital. Examinons les dynamiques de coopération internationale dans le domaine de la transformation digitale en Afrique, mais aussi les enjeux et les perspectives pour un développement numérique inclusif et équitable sur le continent.

La coopération régionale en Afrique est essentielle pour promouvoir un développement numérique harmonieux. Les pays africains ont mis sur pied de nombreuses initiatives régionales telles que l’Union Africaine (UA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui visent à faciliter la collaboration et l’échange d’expériences en matière de transformation digitale. Ces organisations intergouvernementales jouent un rôle clé dans la coordination des politiques numériques, l’harmonisation des cadres réglementaires et l’établissement de normes communes.

Vers une Afrique interconnectée

Un exemple notable de coopération régionale n’est autre que le projet de câble sous-marin en fibre optique « Africa Coast to Europe » (ACE), qui dessert 24 pays de la côte ouest de l’Afrique et de l’Europe.Géré par un consortium de 20 membres, ACE est actuellement étendu à l’Afrique du Sud. Le câble fera alors 17 000 km et reliera plus de 450 millions de personnes, améliorant ainsi l’accès à Internet et réduisant les coûts de connectivité. De telles initiatives favorisent l’intégration numérique et stimulent la croissance économique à travers des échanges commerciaux et des investissements plus fluides.

Vers une Afrique mieux éclairée

Dans un autre domaine, tout aussi essentiel, Eskom, l’entreprise sud-africaine d’électricité, a collaboré avec la Société Nationale d’Electricité (Senelec) du Sénégal pour partager des connaissances et des expertises dans le domaine de la production et de la distribution d’électricité. L’ambition étant d’améliorer l’efficacité énergétique et l’accès à l’électricité dans la région. L’ASEA (Association des Sociétés d’Electricité d’Afrique) symbolise également la collaboration entre les pays d’Afrique dans ce domaine. Son siège est à Abidjan (Côte d’Ivoire) et sa mission est de réunir toutes les sociétés d’électricité d’Afrique, ainsi que toutes les parties prenantes afin de rendre l’électricité plus accessible, fiable et abordable pour les populations.

La coopération : un cercle vertueux

Et de nombreux autres exemples vertueux sont à citer comme l’East African Community (EAC), une organisation intergouvernementale composée de six pays de l’Afrique de l’Est, qui encourage la coopération régionale dans divers secteurs tels que le commerce, les infrastructures, l’éducation et la santé. Ou encore l’African Risk Capacity (ARC), une initiative panafricaine visant à renforcer la résilience des pays africains face aux risques de catastrophes naturelles et climatiques.

Elle rassemble plusieurs pays membres et travaille en collaboration avec des entreprises, des organisations internationales et des institutions financières pour développer des solutions de gestion des risques. Ces exemples mettent en évidence la volonté des entreprises africaines de coopérer au niveau régional pour stimuler la croissance économique, renforcer les infrastructures et répondre aux défis communs.

Des partenariats aussi avec des acteurs mondiaux

L’Afrique attire de plus en plus l’attention des acteurs mondiaux de la technologie. Les géants de la Silicon Valley et les entreprises technologiques asiatiques ont investi massivement dans des projets numériques africains. Ces partenariats permettent aux pays africains de bénéficier de l’expertise technologique, du financement et des meilleures pratiques en matière d’innovation.

Dans le secteur aéronautique, Ethiopian Airlines a établi une coopération avec l’américain Boeing pour l’achat d’avions, la formation des pilotes et le développement de l’industrie aéronautique en Éthiopie. L’ambition étant de faire de l’Ethiopie « le hub de l’aviation en Afrique », mais aussi de renforcer le rôle d’Ethiopian Airlines en tant que transporteur majeur en Afrique et de soutenir le développement des compétences techniques locales.

La Chine, une alliée de poids

La Chine apporte également son aide à l’Afrique afin d’améliorer le niveau de numérisation des services publics et des entreprises, et de promouvoir l’industrialisation grâce aux nouvelles technologies telles que le cloud, l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et le paiement mobile. La Chine entend d’ailleurs renforcer la coopération avec l’Afrique sur le commerce électronique et favoriser l’entrée des produits africains de qualité sur le marché chinois. 

Des coopérations partout dans le monde

L’Inde est également aux avant-postes avec notamment la collaboration entre MTN, une société de télécommunications sud-africaine, et Bharti Airtel, une entreprise indienne, dans le domaine des services de téléphonie mobile en Afrique. Ce partenariat a permis de partager des expertises technologiques et commerciales, renforçant ainsi l’infrastructure des communications dans de nombreux pays africains. Ces exemples illustrent la diversité des collaborations internationales impliquant des entreprises africaines, couvrant des secteurs tels que l’industrie, les télécommunications, la distribution, la banque et l’agriculture.

Cependant, ces partenariats soulèvent également quelques inquiétudes concernant la dépendance numérique. Il est, en effet, essentiel que les pays africains s’engagent dans des partenariats équilibrés, en veillant à préserver leur souveraineté numérique et en évitant toute forme d’exploitation ou de transfert inéquitable de données.

Préserver la souveraineté numérique du continent

La coopération internationale constitue donc un pilier clé du développement numérique en Afrique. Les partenariats entre les pays africains, les organisations régionales et les acteurs mondiaux offrent une multitude d’opportunités d’innovation, de croissance économique et de transformation sociale. Mais pour que cette révolution numérique soit inclusive et équitable, il est capital de relever les défis liés à l’accès aux outils numériques et à la connectivité, à la sécurité des données et à la formation au digital, tout en préservant la souveraineté du continent. Ce n’est qu’à ces conditions que l’Afrique pourra exploiter pleinement le potentiel du numérique, et ainsi améliorer la vie de ses citoyens tout en contribuant à l’économie mondiale.

Pour plus d’informations, ou si vous avez des questions spécifiques concernant cette actualité, contactez-nous. L’équipe GDExpert se fera un plaisir de répondre à vos questions. Vous pouvez nous joindre via notre site ou sur nos réseaux sociaux :

• Sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/gd-expert
• Sur Twitter : https://twitter.com/GDExpert
• Sur Facebook : https://www.facebook.com/GlobalDocumentExpert/